Yvette Frontenac
1925-1998
écrivaine et poète de la terre lotoise
Les romans
Yvette Frontenac a écrit 7 romans. 6 d'entre eux furent édités pendant les 7 dernières années de sa vie, de 1991 à 1998. Le dernier parut quelques mois après sa mort, chez un second éditeur, De Borée, car le premier, Publi-Fusion à Cahors, était en redressement judiciaire, ce qui se révéla un frein à la carrière d'Yvette après un début à succès, et ce qui l'obligea à rechercher l'aide d'un autre éditeur. C'est elle qui signa le contrat du livre "La Demoiselle du presbytère" mais elle n'en vit pas la sortie.
L'aventure éditoriale démarra en 1990 lors d'un Salon du Livre sur la place du joli village de Beaumont du Périgord en Dordogne où Yvette arriva avec un manuscrit sous le bras, enfin décidée à tenter sa chance à 65 ans après une vie d'écriture. Apercevant l'écrivain Jean-Charles assis à un stand avec son épouse Jehanne Jean-Charles, elle aussi écrivain, Yvette prit son courage à deux mains et leur tendit l'ouvrage. Quelques minutes de lecture leur suffirent pour reconnaître la patte d'un écrivain, et tout s'enchaîna très vite. Jean-Charles, installé à Cahors pour sa retraite, était le directeur de collection d'un imprimeur éditeur qui souhaitait se lancer dans la littérature régionaliste. Yvette Frontenac avec ses "Années châtaignes" devenait ainsi leur premier auteur ! Et pour Yvette commença un temps d'écriture accélérée à la demande d'un éditeur demandeur et exigeant, un temps de salons du Livre fréquents (celui de Brive notamment) et de rencontres avec des lecteurs et lectrices de plus en plus nombreux et enthousiastes, ce qui lui permit de faire connaissance avec de nombreux auteurs. Cette vie dense et intéressante avec aussi des animations en écoles et collèges qu'elle appréciait beaucoup se révéla malgré tout très fatigante pour elle, stressante et décevante, pour la sentimentale qu'elle était, quand s'installa un conflit qui vint assombrir la belle amitié avec son éditeur Jean-Claude Delmas. Cet épuisement physique autant que moral l'emporta plus tôt que prévu...
A partir de fin 1998-début 1999, ce furent les Editions De Borée à Clermont-Ferrand qui reprirent les droits des romans, et continuent à ce jour de les rééditer et les diffuser, bien qu'à un rythme beaucoup moins soutenu bien sûr. Certains des romans connurent aussi une parution dans des éditions pour mal-voyants comme "Clin d'oeil" ou au Grand Livre du Mois.
Tous ces romans s'inscrivent sur la fresque colorée de l'ancienne province du Quercy et mettent au premier plan le village de Frontenac sur les rives du Lot, entre Figeac et Cajarc, et d'autres comme Espeyroux.
Les villageois s'engouffrent dans les chemins creux abrités de haies, vont et viennent sur les blanches terres des Causses, traversent les sombres forêts du Ségala, aux contreforts du Massif Central.
Les voisins, les amis, les notables, la famille de l'auteur, sont tour à tour mis en lumière et prennent leur légitime place dans chacun des chapitres de cette saga paysanne.
Si la fiction apporte sa note de fantaisie, le réalisme des portraits, les paysages tant aimés d'Yvette, les coutumes puisées aux rares confidences des anciens et la description précise des travaux des champs tels que vécus par l'auteur elle-même aident à la compréhension des particularismes d'une région et de ses habitants.
Ce monde rural, illustrant avec originalité la grande comédie humaine, touche encore aujourd'hui la mémoire de beaucoup de lecteurs qui partagent ces mêmes racines.